Lyon. Rien que le nom me fait penser à des traboules mystérieuses, des murs ocres baignés de lumière dorée, des cafés en terrasse où le temps ralentit. J’avais envie depuis longtemps d’explorer cette ville autrement. Cette fois-ci, je voulais me perdre dans son âme artistique, laisser mes pas me guider des pavés du Vieux Lyon jusqu’aux grandes institutions culturelles. Trois jours et deux nuits. Une immersion. Une parenthèse. Un voyage en tête-à-tête avec la beauté.
Jour 1 : Premiers pas dans le Vieux Lyon – entre ruelles et Renaissance
Matinée : arrivée et émerveillement
J’ai pris un train matinal depuis Paris avec la SNCF, réservé via Omio, une plateforme que j’utilise souvent pour comparer les options de transport. À 9h23, me voilà à la gare de Lyon Part-Dieu. Le ciel est clair, l’air sent bon le sud.
J’ai déposé mes bagages dans un charmant hôtel du 5ᵉ arrondissement : Collège Hôtel, à deux pas de la Cathédrale Saint-Jean. Une adresse pleine de charme vintage, réservée via Booking.com, fidèle compagnon de mes virées européennes.
Café à la main, je descends la Rue Saint-Jean. Les pierres anciennes, les enseignes médiévales, l’écho des pas… Je suis immédiatement transportée. Je pousse la porte d’une traboule, cette merveille typiquement lyonnaise : un couloir voûté, une cour intérieure, un escalier en spirale. C’est presque une porte vers un autre siècle.
Déjeuner chez Les Fines Gueules
Je m’installe en terrasse chez Les Fines Gueules. Le menu du jour : quenelles de brochet, sauce Nantua, accompagnées d’un verre de Viognier. Je me régale. Le serveur me raconte les anecdotes du quartier. Il me parle comme à une voisine. À Lyon, la gourmandise n’est pas un luxe, c’est une manière de vivre.

Après-midi : immersion dans la Renaissance
À peine sortie du restaurant, je prends un petit café crème au comptoir d’un troquet local, juste pour m’accorder une pause avant de plonger dans le passé. Direction le Musée Gadagne, niché au cœur du Vieux Lyon. C’est l’un de ces lieux qu’on pourrait presque manquer, tant il se fond dans l’architecture du quartier, mais ce serait une erreur monumentale.
Le bâtiment, un somptueux hôtel particulier du XVIe siècle, impose déjà le respect. En franchissant le portail en pierre, je ressens presque le froissement de jupes à crinoline, le pas lent d’un bourgeois en chapeau feutre. L’histoire transpire ici dans chaque moulure, chaque fenêtre à meneaux, chaque escalier en colimaçon.
Le musée se divise en deux univers : le musée d’Histoire de Lyon et le musée des Arts de la Marionnette. Je commence par l’histoire. L’exposition retrace la transformation de Lyon à travers les siècles, de sa fondation romaine sous Lugdunum à son âge d’or industriel. Les objets sont magnifiquement présentés, les vidéos immersives me plongent dans les bruits de la ville d’autrefois. J’apprends que Lyon fut un carrefour intellectuel et religieux de premier ordre à la Renaissance, et cela prend tout son sens quand je regarde par les fenêtres les façades anciennes du Vieux Lyon.
Puis vient la partie la plus ludique : les marionnettes, avec bien sûr le personnage mythique de Guignol, inventé ici même par Laurent Mourguet. Enfant, j’en avais peur et je l’adorais à la fois. Ici, je découvre des marionnettes anciennes venues du monde entier : du Japon, d’Afrique, de Russie. Certaines sont drôles, d’autres un peu inquiétantes. Mais toutes témoignent de la puissance de cet art populaire.
Je reste plus de deux heures dans ce musée — sans voir le temps passer. L’ambiance y est feutrée, presque confidentielle. Peu de visiteurs ce jour-là, ce qui renforce ce sentiment d’intimité. Je ressors émue, enrichie, pleine d’histoires à raconter.
Avant de regagner mon hôtel, je décide de marcher un peu. La lumière décline lentement, dorant les pierres chaudes des immeubles le long de la Saône. Les quais sont animés mais pas bruyants. Un groupe de musiciens joue un jazz manouche sur les pavés. Un chien s’allonge au soleil, les enfants jouent près d’un banc, un couple d’amoureux partage une glace. Je m’arrête sur un muret, face à l’eau. Le reflet des bâtiments dans la rivière m’évoque les tableaux de Monet, et je me dis : voilà ce que veut dire vivre une ville avec les sens. Lyon me murmure sa poésie en fin de journée.
Dîner chez Daniel & Denise – un bouchon d’exception
La nuit tombe doucement lorsque je m’installe à table chez Daniel & Denise, un bouchon lyonnais recommandé par plusieurs locaux. J’avais réservé quelques jours auparavant via TheFork, et heureusement : la salle est pleine à craquer.
L’intérieur est chaleureux, typique, sans prétention. Les nappes à carreaux rouges, les photos en noir et blanc sur les murs, les voix qui résonnent légèrement dans la salle… Ici, on sent tout de suite que le repas est sacré, mais dans la convivialité, jamais dans la solennité.
Je commence avec leur célèbre pâté en croûte, médaillé à plusieurs reprises. Il est généreux, équilibré, fondant et croustillant à la fois. Une œuvre d’art charcutière. Puis j’enchaîne avec un cervelle de canut accompagnée de pommes de terre tièdes. Simple, mais divinement relevé. Je termine par une tarte praline maison — sucrée, colorée, irrésistible.
Autour de moi, des familles rient, des amis trinquent, quelques touristes échangent en anglais avec le serveur qui répond dans un franglais souriant. L’ambiance est bruyante mais joyeuse. On discute facilement avec ses voisins. Je suis seule, mais je ne me sens pas solitaire. Ici, tout le monde fait partie du même théâtre gourmand.
En sortant, le ventre bien rempli et le cœur léger, je remonte doucement la rue piétonne, éclairée par les réverbères. Il fait bon, l’air sent la pierre chauffée de la journée. Je rentre à l’hôtel à pied, et cette nuit-là, je dors d’un sommeil profond, accompagnée des souvenirs d’une ville qui m’a déjà prise par la main.
Jour 2 : Musées et modernité — quand Lyon devient capitale culturelle
Matinée : cap sur le musée des Beaux-Arts
Après un petit-déjeuner à l’hôtel (viennoiseries croustillantes et confiture maison), je me rends Place des Terreaux, où trône le Musée des Beaux-Arts de Lyon. C’est l’un des plus riches de France, souvent surnommé “le petit Louvre”.
Je prends mon billet via Musee-Lyon.fr, ce qui m’évite une file d’attente. Le musée est vaste, élégant, baigné de lumière. J’y passe trois heures sans m’en rendre compte. Je m’attarde devant les toiles de Delacroix, les sculptures de Rodin, les œuvres flamandes du XVIIe siècle. Un silence feutré règne. Ici, l’art respire.
Je fais une pause dans le jardin intérieur du musée. Un havre de paix.
Déjeuner chez Le Musée
À deux pas de là, je découvre Le Musée, une adresse recommandée par un couple rencontré au musée. Service impeccable, cuisine généreuse. Je choisis une salade lyonnaise suivie d’un tablier de sapeur — plat typique, intense, savoureux.
Après-midi : la Confluence, entre art et architecture
Je prends le tram direction le quartier de La Confluence, ce laboratoire d’urbanisme où l’ancien côtoie l’ultra-moderne. Mon but : visiter le Musée des Confluences, bâtiment spectaculaire à l’architecture futuriste.
À l’intérieur, c’est un voyage à travers les civilisations, les origines du monde, les savoirs humains. J’y reste tout l’après-midi. La scénographie est immersive, pédagogique sans être lourde. En sortant, je m’assois au bord du Rhône, juste en face. Des péniches passent. Le vent est doux.
Dîner au bord de l’eau
Je réserve une table au Bateau Bellona, une péniche restaurant avec vue sur la Saône. Le menu est créatif, les produits locaux. Un moment parfait pour digérer cette journée riche en émotions et en découvertes.
Jour 3 : Poésie urbaine et dernières flâneries
Matinée : Croix-Rousse, colline des artistes
Je monte à la Croix-Rousse à pied, par les pentes raides et escaliers fleuris. Ce quartier a une âme bohème. Les murs peints, les ateliers d’artistes, les cafés indépendants…
Je visite la Maison des Canuts, musée dédié aux tisserands de soie. L’histoire de ces ouvriers me touche profondément. J’imagine les métiers à tisser, les mains agiles, les luttes sociales. C’est une part essentielle de l’identité lyonnaise.
Je termine par un passage obligé : la Fresque des Lyonnais Célèbres, immense mur peint représentant les figures emblématiques de la ville.

Brunch artistique chez Slake Coffee
Avant de partir, je m’offre un dernier plaisir : un brunch chez Slake Coffee. Avocado toast, granola maison, jus frais. Ambiance cosy, jeunes créateurs autour de moi, carnets de croquis ouverts.
Après-midi : dernières heures au fil de l’eau
Je redescends vers les Berges du Rhône. Je loue un Vélo’v (les vélos en libre-service de la ville) et je pédale tranquillement jusqu’au Parc de la Tête d’Or. Les enfants rient, les amoureux lisent au soleil. Je m’assois au bord du lac. C’est ma dernière pause avant de reprendre mon train.
Une ville, une âme — Lyon restera dans mon cœur
En trois jours, j’ai eu l’impression de vivre plusieurs vies. La Lyon médiévale, la Lyon artistique, la Lyon humaine et chaleureuse. J’ai marché, observé, goûté, écouté. Lyon m’a enveloppée dans sa douceur de vivre et m’a offert bien plus qu’un simple séjour : une véritable rencontre.
Pour ceux qui souhaitent planifier leur voyage, je recommande :
- Omio pour les transports (trains, bus, vols)
- Booking.com ou Airbnb pour l’hébergement
- TheFork pour les restaurants
- FranceBillet ou les sites officiels des musées pour les billets culturels
Lyon n’est pas une ville qu’on visite. C’est une ville qu’on ressent. Et moi, je la ressens encore.
À très bientôt, chère Lyon.